Etymologistan

Et si le trail était en fait la randonnée authentique ? Car RANDONNER veut dire « courir » à l’origine.

RANDONNEE est issu de l’ancien français RANDIR qui signifie « courir, galoper ». Ce mot d’origine franque vient d’une racine germanique *ran(d)- qui renvoie à la course. Elle est apparentée aux mots anglais (run, ran, running) et allemands (rennen, ran), qui signifient « courir ».

RANDIR a disparu en français moderne, mais il a donné le nom RANDON « course, force, élan », lui aussi disparu. C’est de RANDON que sont issus le verbe RANDONNER « courir impétueusement » et le nom RANDONNEE.

En réalité, RANDON n’a pas complètement disparu. Il a survécu dans l’anglais RANDOM « aléatoire », où l’idée d’élan, d’impétuosité a évolué dans le sens d’ « aléatoire ».

A l’origine, RANDONNEE est en fait un terme de chasse. Il s’applique aux animaux. Il désigne la course du gibier autour de son territoire, des chiens, mais aussi parfois des hommes.

Un sens désuet, mais encore répertorié de randonnée est d’ailleurs le « circuit plus ou moins long que fait un animal qui, après avoir été lancé, se fait chasser dans son enceinte avant de l’abandonner ». C’est le seul sens où l’idée de course soit conservée.

En 1798, le dictionnaire de l’Académie donne pour la première fois le sens de « course, promenade longue et interrompue », sans lien avec la chasse. Mais randonnée dans ce sens semble se populariser avec la démocratisation des loisirs, le succès de l’alpinisme et de la marche en montagne au XXème, et notamment dans la deuxième moitié du XXème siècle.

Aujourd’hui, RANDONNEE s’est spécialisé au sens de longue marche suivant un itinéraire précis. Mais on parle aussi de randonnée à cheval, à ski, à vélo. De sens proche, la promenade est l’action de marcher à l’extérieur, dans le but de se divertir, de méditer.

Par rapport à promenade, randonnée a une connotation plus sportive. Ce n’est pas un hasard si les enseignes de sport ont un rayon de randonnée et jamais de rayon de promenade. Ca ne ferait pas sérieux.

Histoire de mots #41